Christophe Charbonnel ° 1967 France
Christophe Charbonnel est né à Nantes en 1967. Initié par le sculpteur Philippe Seené, Christophe Charbonnel créé, en 1995, sa première sculpture en bronze. Ses oeuvres entrent dans de nombreuses collections publiques et privées et le rythme des expositions s’accélère. Son travail se développe vers des sculptures monumentales, en taille (Colosse, Guerrier, …) ou en nombre (Groupe de guerriers, …). Si le domaine public s’intéresse à lui (commande d’une fontaine, d’un Christ), ce sont surtout les entreprises qu’il séduit par ses oeuvres monumentales et majestueuses. Profitant d’une belle visibilité grâce aux acquisitions faites par des palaces étrangers et français (le Ritz à Paris, Four Seasons à Cannes, …), les oeuvres de Christophe Charbonnel sont de plus en plus plébiscitées.
En 2011, il est lauréat de la Fondation Taylor.
Christophe Charbonnel travaille sans modèle, préfère se référer aux traits d’anatomie pour artistes du XIXième siècle pour lesquels il a une grande passion. Il monte ses oeuvres par ajout de matière, scientifiquement, par couches successives, il révèle le modèle plus qu’il le sculpte. Issu de l’école Duperré et brilliant élève du sculpteur Philippe Seené, il pratique le modelage depuis une vingtaine d’années et ses oeuvres sont présentes dans les grandes collections d’art.
Démarche artistique
texte d’Aurélien Gnat
Dans une approche figurative et classique de la sculpture, Christophe Charbonnel explore le corps, qu’il soit humain ou animal. Il affectionne la figure hiératique, solennelle, détachée du monde, qu’il développe dans ses personnages en pied, ses visages, ses groupes. Toutes ses œuvres présentent une tension dramatique, une ligne épurée : les visages sont pensifs, les corps fins et anguleux, le modelé précis et nerveux. S’il aime parfois introduire le mouvement, c’est alors une mise en danger de ses compositions qui confinent à l’équilibre instable, tout en en révélant chaque fois la noblesse et la grâce.
Christophe Charbonnel travaille sans modèle, préfère se référer aux traités d’anatomie pour artistes du XIXe siècle pour lesquels il a une grande passion. Il monte ses œuvres par ajout de matière, scientifiquement, par couches successives, il révèle le modelé plus qu’il ne le sculpte. Issu de l’école Duperré et brillant élève du sculpteur Philippe Seené, il pratique le modelage depuis une vingtaine d’années.
Ne pas avoir de modèle lui permet de s’affranchir des contraintes du réel, de se laisser guider par ses mains, d’être son propre spectateur. C’est un sculpteur qui travaille à l’instinct, au ressenti, à la vibration qui se dégage d’un modelé en devenir. Il est dans la recherche perpétuelle du vivant, dans l’apprentissage de ses propres désirs, de ses doutes et de ses repentirs, n’hésitant pas à détruire un travail qui ne le pénètre pas. Charbonnel, c’est la rencontre à bras-le-corps avec le vivant. C’est l’expérience.
Dans la lignée des Rodin, Carpeaux, Dalou, héritier du courant réaliste de la fin du XIXe siècle, il inscrit son travail dans notre temps, dans une démarche postmoderniste. Il aime le hiératisme sévère et cérémoniel de l’Antiquité, allant parfois jusqu’à flirter avec le chiasme polyclétéen des grands anciens, et le traitement de la figure humaine des renaissants italiens. Il embrasse l’ensemble de l’histoire de l’art dans son œuvre qu’il réinvente et recompose.
La figure humaine occupe la première place dans son univers. Il met en scène des guerriers, des esclaves, des individus en lutte permanente contre les éléments extérieurs et contre eux-mêmes. Son admiration pour l’antique se perçoit dans ses œuvres les plus récentes, avec ses cavaliers, ses chevaux dont les jambes ou les flancs disparaissent. Ses pièces se fragmentent, il écorche ses modèles, il conditionne ainsi le regard du spectateur, il le bouleverse, il l’hypnotise. S’inspirant du panthéon de la statuaire antique, il ne craint pas de renouveler la figure sacrée du kouros ni de donner ainsi à la sculpture figurative contemporaine une nouvelle perception de la gravité.
Charbonnel est un artiste classique contemporain. Il a fait sienne la citation de Rodin : « Je marche dans l’antiquité la plus reculée. Je veux relier le passé au présent, reprendre le souvenir, juger et arriver à compléter. »